La fois où j’ai découvert que je n’étais pas (si) seule…

“Allô? Est-ce que quelqu’un est là?”

« On naît seul, on meurt seul et entre les deux, l’amitié et l’amour nous donnent l’illusion du contraire ».

Orson Welles a écrit cette phrase, ou à peu près, je la reprends comme je l’ai entendue.

Cette question de la solitude me fait beaucoup réfléchir en ce moment et dans les moments difficiles en général. J’ai une tendance à vite me sentir très seule. Pourtant, je suis fille unique et je ne crains pas un peu de tranquillité ou de devoir m’occuper seule. Mais il y a dix ans, quand mon papa est décédé, j’ai expérimenté la solitude intérieure. Il n’y a jamais deux personnes qui souffrent de la même manière et le deuil est fondamentalement quelque chose qui se vit de manière individuelle. Mais cela a aussi été l’occasion de réaliser que j’étais entourée.

Aujourd’hui, je vis de nouveaux moments difficiles et, dix ans plus tard, la blessure ne s’est pas refermée. Je garde cette fragilité et le besoin d’être sans cesse rassurée quant à la présence de mes proches. J’aimerais pouvoir faire preuve de davantage d’autonomie affective mais je me retrouve, pathétiquement, en attente de certaines réponses, envoyant parfois des messages d’adolescente en mal de vivre.

Et pourtant, j’avais envie de me poser et d’écrire ce petit mot à ce propos, pour m’éclaircir les idées et prendre conscience de ce que j’ai. Des amies.

Quand je vis de grosses difficultés ou que mes proches en traversent, je regarde autour de moi et je me dis « pour tous les autres, la vie continue ». Et c’est le cas. C’est la réalité.

Mais il y a ceux pour qui la vie continue et qui se disent qu’ils sont heureux que la difficulté ne les touche pas, eux ; il y a ceux pour qui la vie continue et qui oublient que je suis en ce moment-même en train de galérer ; ceux qui ne savent pas se mettre à la place de celui qui souffre et qui, sans mauvaise foi, continuent leur vie en croyant que tout va bien ; ceux qui se disent que je suis déjà bien entourée et que je n’ai pas vraiment besoin d’eux.

Et puis, il y a ceux qui envoient un message auquel je ne m’attends pas et qui me réchauffent le cœur ; ceux qui sont là, si je les appelle. Mais surtout, il y a ceux pour qui la vie continue et qui sont là. POINT. Jour et nuit, inconditionnellement. Dans mon cœur je sais grâce à ces amitiés que je ne suis pas seule. Je sais que vous vous reconnaîtrez et je vous dis merci. Pas pour votre aide ponctuelle ou le verre qu’on va boire pour se changer les idées. Mais merci de cette constance qui fait que jamais je ne m’inquiète de notre relation.

Je voulais vous dire à mon tour, « je suis là ».

#blisskiss

Jess