L’année des dernières fois

Cette semaine de rentrée des classes a revêtu une dimension toute particulière cette année : c’est la dernière rentrée des classes de Gaspard. Je me souviens encore des années où je l’accompagnais en le tenant par la main sur le chemin de l’école. Cette année, la photo devant la porte prêt à partir pour son premier jour de classe est la dernière. Il m’accuse d’être un peu dramatique (qui ? dramatique, moi ?) mais ce que je ressens profondément, c’est une peur de l’inconnu contre laquelle je lutte difficilement. Quand je suis devenue maman, je ne me suis pas dit que ces moments passeraient si vite.

Je me suis surprise à être touchée par un paragraphe lu récemment dans un thriller dont je suis l’héroïne depuis les premiers tomes et à laquelle je m’identifie pas mal dans la relation qu’elle a avec ses garçons qui grandissent : « Avec les garçons (…) elle était entièrement accaparée par la maison et son travail. Chaque jour, elle se sentait tiraillée de tous les côtés. Et d’un coup ils étaient devenus grands et elle se demandait où était passé tout ce temps » (Viveca Sten).

Je sais que cette année sera faite de dernières fois avec Gaspard avant l’entrée à l’université, comme les dernières vacances de Toussaint (mes préférées). Sans qu’on y pense, nous vivons plein de dernières fois, c’est juste qu’on ne le sait pas, ce qui fait une fameuse différence. Qui se souvient de la dernière fois où il s’est glissé dans le lit parce qu’il avait fait un cauchemar, de la dernière fois qu’il nous a tenu la main pour traverser, du dernier menu enfant commandé ?

Quand je regarde en arrière la maman que j’ai été, je pense avoir toujours placé mes fils au cœur de mes priorités. Que ce soit en participant à l’amicale de l’école primaire pour être active dans leur milieu scolaire, en allant les attendre devant la grille aux scouts pour voir le rassemblement, en étant à la sortie de l’école le vendredi après-midi depuis des années, en organisant des jeux de société ou en ayant toujours une série à regarder ensemble, j’ai choisi en conscience d’être présente pour eux.

Mais ce que je n’ai pas choisi en conscience, c’est tout ce que je faisais à côté. Toutes les autres priorités en étaient-elles vraiment et si oui, est-ce que je savais vraiment pourquoi elles étaient des priorités ? Avec le recul et la création de notre programme Bliss, je pense que je me suis parfois jetée à corps perdu dans certaines choses qui ne le méritaient sans doute pas et que je n’ai pas suffisamment pris conscience de comment j’utilisais mon temps et pouf, nous voilà dans la dernière année scolaire. Alors cette année, avec notre modèle VVP en tête (Valeurs, Vision, Priorités) je vais faire des choix éclairés ! Le tennis à 21H le mardi ? Je décline car c’est un moment particulièrement sympa à la maison et je ne peux pas m’y engager systématiquement, au risque d’avoir des pieds de plombs quand je dois quitter la maison et nos moments ensemble.

Et quand j’arrête de faire ma drama queen, je pense à tous les bons moments que nous passerons après cette année, avec des enfants qui ont grandi mais toujours autant de plaisir !

#blisskiss

Jess