
Connaissant l’objectif de Bliss vous pourriez vous attendre à un post vous donnant des idées pour profiter de ces jours à venir, confinés à la maison. Je vois en effet fleurir sur les réseaux sociaux des photos et contenus soulignant le côté bénéfique de cette injonction à rester chez soi et la multiplication de messages de bonheur de ralentir le rythme, de profiter de ses proches, de faire de jolies activités qu’on ne prend pas le temps ou la peine de faire d’habitude.
Mais en fait non, je n’ai pas envie de vous donner des idées de bricolage, cuisine ou home organizing, qui sont pourtant sur ma to do list depuis longtemps. J’ai envie de penser à ce qui se passe dehors, sans pour autant débattre du bien fondé de faire la fête le vendredi 13 en soirée avant la fermeture des cafés et restos ou du maintien de certaines activités professionnelles alors que d’autres télétravaillent. Chacun est libre de vivre ces expériences et de les assumer. Je crois d’ailleurs qu’il m’a fallu un certain temps pour réaliser l’ampleur de la situation et que, par exemple, les dernières petites fêtes que j’ai faites avaient déjà pu contribuer à répandre ce fameux COVID-19…
Alors, même si nous allons sans doute poster des photos optimistes où la vie continue, je ne pense pas que je vais faire tous mes albums photos, vivre des petits déjeuners Ricoré ou faire changer mes enfants de perspective en termes d’obéissance et d’ordre comme Nanny McPhee. Je vais continuer à me lever certains jours de mauvais poil parce que j’ai du travail, triste parce que j’ai un coup de mou, angoissée parce que je ne sais pas ce que demain nous réserve et donc, je ne profiterai sans doute pas tous les jours de la vie confinée avec mes enfants. Avec mes enfants, c’est la moitié du temps. L’autre moitié, ce sera seule…
Je ressens cette pression sociale de tirer le meilleur de cette situation et pourtant à ce stade, je pense surtout aux personnes âgées qui n’auront pas de visite, aux célibataires qui seront seuls toute la journée et qui ne partageront pas cette intimité forcée avec l’être aimé, aux personnes qui sont malades. L’affichage du bonheur lié au confinement me semble par moments indécent. Voir les rues vides m’emplit de tristesse, penser aux nombre de personnes touchées par le virus m’inquiète et les incertitudes quant à l’avenir me donnent des frissons.
Alors à ce stade, en ralentissant, je ne me vante pas de tirer les bénéfices d’une slow life heureuse mais bien de poser un acte citoyen et solidaire qui me rend fière. La semaine prochaine peut-être que je ferai des pâtisseries et des albums photos. Pour le moment je cherche à me sentir moins seule, en empathie avec ceux qui le sont réellement, et ce pour quelques temps.
Love #stayhome
Jess
La fois où je n ai pas le choix de sortir et de prendre les transports en commun pour soigner les malades😉