La fois où j’ai laissé tomber la culpabilité

Si l’on regarde autour de nous, on se rend compte que la culpabilité est un sentiment que beaucoup de femmes ressentent dans différents aspects de leur vie. En général, cette culpabilité vient du fait que l’on se compare à un modèle de femme idéal. Ce modèle préconise que nous devons être au top dans toutes les dimensions de notre vie: vie personnelle, vie familiale, vie amicale et bien évidemment vie professionnelle. Et si on se rend compte que nous ne rencontrons pas les attentes dans une de ses dimensions, alors le sentiment de culpabilité fait son apparition.

Je n’échappe pas à la règle mais je pense qu’au fil du temps j’ai réussi à prendre une certaine distance face à ce sentiment de culpabilité même si je sens qu’il rôde encore parfois autour de moi.

Lorsque j’essaie de me rappeler quand est-ce que j’ai commencé à ressentir ce sentiment de culpabilité, je pense que cela se rapporte à l’époque où j’ai commencé à avoir des responsabilités. Qu’il s’agisse de responsabilités dans mon travail dans ma maison et ensuite par rapport à ma famille, j’ai toujours eu à coeur de bien faire les choses, d’être quelqu’un de raisonnable, de satisfaire mon entourage. Et à partir du moment où on ne sait pas tout faire, où l’on n’arrive pas à satisfaire tous les gens qui sont autour de soi, y compris soi-même , je pense que c’est à ce moment-là que la culpabilité arrive. Je pense que pour les femmes actives qui travaillent et qui veulent également avoir une vie à côté de leur travail, ce sentiment peut être très présent et si on ne le dompte pas, il peut même provoquer un réel mal-être. L’exemple typique, c’est lorsqu’on quitte le travail un peu plus tôt que d’habitude parce que il y avait un peu moins de travail ce jour-là. On se dit qu’on va prendre un peu de temps pour soi, alors on culpabilise en se disant que peut-être on aurait quand même dû rester au bureau (ou derrière son ordinateur) parce qu’on aurait pu prendre de l’avance sur le travail du lendemain…. ou simplement parce que les autres collègues étaient encore au bureau. Et dans l’autre sens : lorsque l’on travaille plus tard, on culpabilise de ne pas être présente pour sa famille ou de ne pas être allée à sa séance de sport et donc de ne pas prendre soin de soi.

J’ai expérimenté toutes ces sortes de culpabilité par rapport à ma famille, à mes enfants, à moi-même, et à mon travail. Mais à un moment , je me suis rendue compte que cette culpabilité c’était principalement moi qui me la créait pour moi-même. Le fait que mes enfants n’aient pas un repas ultra équilibré une fois de temps en temps (voire plusieurs fois par semaine, hihi) parce que je travaille plus tard , finalement ce n’est pas grave. J’ai de la chance d’avoir des enfants qui sont en bonne santé , qui sont heureux et c’est cela le plus important. Le fait que certains parents puissent me reprocher de ne pas venir repeindre le local scout parce qu’à la place je préfère aller me faire masser, tant pis ! Le fait que ma maison n’est pas toujours bien rangée, que je ne change pas les draps des lits toutes les semaines parce que je préfère aller me promener le WE, tant pis ! Le fait que je loupe une séance de sport parce que j’ai voulu faire la grâce matinée, tant pis ! L’important, c’est que moi, je sois en accord avec ce qui est important pour MOI et non pas ce qui est défini comme important par la société. L’important, c’est que je vive une vie qui me comble MOI, et non une vie qui recevra l’approbation de la société.

Vous allez me dire que plus facile à dire qu’à faire, mais je vous encourage à essayer. Pour une fois, briser un peu les codes, dites « non » parce qu’au fond de vous, vous n’avez pas envie de faire ce que l’on vous propose. Dites le gentiment, poliment, avec le sourire, et sans pour autant vous excusez. Mais déclinez.. et pensez à ce que vous pourriez faire à la place, qui vous ferait vraiment plaisir. C’est comme pour tout : c’est la première fois qui est la plus difficile !

Bliss bizz

Arli