Le premier mois de l’année

Photo @lindsayzebier

Le premier mois de l’année. Froid, gris, les décos de Noël disparaissent petit à petit et cette année, les projets sont incertains. Chaque année, je fais, avec certains patients, un petit retour sur l’année écoulée, ce qu’elle a apporté de bon, les épreuves, les défis relevés, les émotions vécues.

Si je prends la peine de vous faire part de mon propre retour sur 2020, c’est très certainement parce que 2020 n’a pas été une année « comme les autres », et si chaque année est différente des précédentes, nous savons tous ce que la différence implique cette fois. Un an déjà que le COVID est entré dans nos vies, nous poussant à réinventer la vie alors que la mort s’est invitée dans les conversations et dans la conscience collective.

Le 31 décembre donc, j’ai demandé à mes enfants ce qu’ils ressentaient quand ils regardaient cette année 2020. Si je devais résumer leurs propos en un mot, je dirais « ensemble ». Malgré les adaptations et les changements nombreux des règles, le repli sur soi, la fermeture des lieux de rassemblement et de loisir, ils en retirent un sentiment positif de moments passés ensemble, dans le calme, dans de nouvelles activités et avec certaines personnes proches qu’il nous a été possible de voir ces derniers mois. Les jours d’école sont devenus des jours de fête, ils y voient enfin des amis en grand nombre, dans le bruit et l’agitation. Bel exemple des capacités d’adaptation des enfants qui dépassent souvent les miennes, adulte réfléchissant à ce qui me manque plutôt qu’à ce que j’ai. Ce trait de personnalité, alliant insatisfaction chronique et désir d’aller plus loin est mon défi quotidien pour atteindre la sérénité à laquelle j’aspire.

En ce qui me concerne donc, si je prends exemple sur mes enfants, je dois avouer qu’il n’y a pas que du négatif dans cette année 2020. Oui, j’ai ressenti de nombreuses frustrations : annulation des vacances au ski, anniversaires interdits, manque d’activités et de sorties, et surtout manque des autres. Plus récemment, un grand sentiment d’injustice voyant que la vie continue pour d’autres qui clament que « le COVID ne les empêchera pas de voir des gens », alors que je ressens le manque de sorties entre amies et que je n’ai plus embrassé ma maman depuis mars dernier. Le « manque » pourrait résumer le versant négatif de mon année.

Mais sur les aspects positifs, je m’inspire de mes garçons et reprends leur « ensemble ». Ensemble, la famille a tissé des liens autres et je me sens plus que jamais dans une bulle avec eux, dans le sens initial du terme, une enveloppe toute douce de protection. Ensemble, mes collègues et moi avons réinventé notre travail. Ensemble, mes meilleures amies sont restées là malgré une distance imposée. Et ensemble, toute une population s’est retrouvée unie dans un même objectif.

Cela me galvanise pour la suite, tout en me faisant peur, je ne le cache pas, car la situation reste critique. 2020 m’a apporté une meilleure connaissance de mes aspirations et de mon rapport au monde. 2021 est encore une énigme mais je compte m’appuyer sur ce que j’ai compris de moi pour avancer, aller plus loin et pourquoi pas, dépasser certaines de ces insatisfactions qui me gâchent la vie.

Prenez vous aussi le temps de penser 2020 et de vous souhaiter à vous-même le meilleur en 2021. Pour le passage à l’action, vous avez les cartes en mains ! Et l’une d’elles, c’est Bliss !

Happy 2021 et Blisskiss.

Jess